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Taux d intérêt des obligations souveraines à 10 ans de 2011 à 2016

Espagne Italie Allemagne États-Unis France

-1 %

0 %

1 %

2 %

3 %

4 %

5 %

6 %

7 %

2011 2012 2013 2014 2015 2016

Source : Bloomberg.

Taux d intérêt : un nouveau point bas atteint en 2016

Dans un contexte difficile au premier semestre et avec des banques centrales toujours prêtes à assouplir leur politique en cas d événements défavorables, les taux d intérêt à long terme ont poursuivi leur tendance baissière, atteignant même en juin un niveau négatif pour le taux 10 ans allemand (- 0,18 %). Le taux de l OAT fran- çaise 10 ans a, quant à lui, atteint un plancher historique de seulement 0,10 %.

La faiblesse des taux d intérêt à moyen-long terme est bénéfique pour les finances publiques des États, allégeant la charge de la dette et aug- mentant ainsi les marges de manœuvre budgétaires.

À partir du second semestre, les taux d intérêt ont inversé leur tendance, soutenus dans un premier temps par une amélioration de l écono- mie mondiale et le rebond des prix des matières premières. L inflation dans les pays développés devrait augmenter mécaniquement en 2017 via la composante énergie de l inflation.

L élection du nouveau président américain début novembre a renforcé le mouvement de hausse des taux souverains. En effet, l annonce d une politique de relance budgétaire dans une éco- nomie dont le cycle est déjà très avancé devrait normalement accentuer les tensions inflation- nistes aux États-Unis.

Sur la seconde partie de l année, le taux 10 ans américain a enregistré une hausse de 1,05 % (passage de 1,4 % à 2,45 %). Dans le sillage du taux américain, le taux à 10 ans français s est apprécié de 0,6 % (de 0,1 % à 0,7 %). Au final, sur l ensemble de l année 2016, le taux américain à 10 ans a terminé en progression de 0,2 % contre une baisse de 0,3 % pour le taux français.

Le différentiel de taux d intérêt à court terme entre la zone euro et les États-Unis a atteint un niveau très élevé en 2016 (différentiel de près de 2 %, soit l écart entre un taux à 2 ans allemand de - 0,8 % et un taux à 2 ans américain de + 1,2 %). Une telle différence s explique par la divergence entre la politique monétaire de la FED (en voie de normalisation, certes de manière très graduelle) et celle de la BCE (pleinement accommodante et pour l instant sans réelle perspective de normalisation).

Devise : nouvelle baisse de l euro, chute de la livre sterling

Sur le marché des devises, le cours de l euro a, en 2016, de nouveau diminué contre le dollar d environ 3 %, puisque la monnaie européenne est passée de 1,086 à 1,052 dollar. Il s agit de la troisième année de dépréciation de l euro, qui a vu sa valeur diminuer contre le dollar de 12 % en 2014 puis de 10 % en 2015.

Cette évolution reflète en réalité un mouvement important de hausse du dollar qui s est appré- cié, depuis mi-2014, de 20 % en termes effectif